Réadaptation segmentaire chez les insuffisants cardiaques: résultats à court et à long terme.
Auteurs : Chevalier L1, Lacoste C, Douard H, Koch M, Labbé L, Bordier P, Broustet JPLe réentraînement à l'effort est une technique dont peuvent bénéficier de nombreux Insuffisants cardiaques. Néanmoins, les protocoles habituels, qui peuvent engendrer des troubles hémodynamiques et des troubles du rythme, sont rarement applicables aux patients les plus sévères. C'est pourquoi nous avons développé un protocole de réadaptation segmentaire où les mêmes groupes musculaires que dans la réadaptation globale sont sollicités ; mais successivement et non simultanément. Cette étude regroupe 25 patients en classe III de la NYHA. De nombreux paramètres ont été analysés avant et après les 40 séances. SI la fraction d'éjection isotopique de repos est Inchangée (0,26 ± 0,1 vs 0,27 ± 0,11 ; p = NS), ainsi que la consommation d'oxygène au seuil ventilatoire (14,3 ± 3,5 vs 15,4 ± 3,8 ml/kg/min ; p = NS) ou au maximum de l'effort (17,4 ± 4,7 vs 18,3 ± 5,2 ml/kg/min ; = NS), trois paramètres sont en revanche significativement améliorés: la durée de l'épreuve d'effort (9,2 ± 2,4 vs 10,4 ± 3,4 min ; p < 0,02), la charge maximale développée (3 046 ± 1 510 vs 3 992 ± 2 482 KPM ; p < 0,01) et la force musculaire (151 ± 35 vs 220 ± 41 kg ; < 0,0001). De plus, après un suivi de 43 ± 18 mois, il existe une très nette corrélation Inverse entre d'une part les gains enregistrés en terme de durée d'effort et de charge maximale développée et d'autre part le taux de réhospitalisation. De même, les 10 patients ayant poursuivi la réadaptation après le protocole ont un taux de réhospitalisation 11,7 fois moins important que les 15 autres. La réadaptation segmentaire apparaît donc pour les insuffisants cardiaques sévères comme une technique sûre, susceptible d'améliorer significativement la capacité d'effort et d'abaisser de manière sensible le taux de réhospitalisation.