Identification par une analyse typologique de groupes distincts de patients schizophrènes. Pertinence d'un groupe désorganisé.
Auteurs : Brazo P1, Ribeyre JM, Petit M, Dollfus SDepuis que la schizophrénie a été conceptualisée selon un modèle dichotomique, la description de cette maladie sous la forme de 2 dimensions, un syndrome positif et un syndrome négatif, s'est généralisée. Des études factorielles, notamment des analyses en composantes principales, menées sur des échelles d'évaluation symptomatique ont permis de valider cette dichotomie. Mais elles en ont aussi montré les limites : des auteurs ont mis en évidence que ce modèle ne permet pas d'expliquer l'ensemble de la psychopathologie schizophrénique et qu'une troisième dimension incluant le trouble du cours de la pensée, le plus souvent appelée « désorganisation », devrait être systématiquement prise en compte. Dans ce travail, les auteurs ont supposé que l'abord catégoriel permettrait de poursuivre la caractérisation de la « désorganisation ». A l'aide d'une analyse typologique, ils ont isolé au sein d'une population de 136 schizophrènes, évalués avec la PANSS, des groupes de patients différant les uns des autres par leurs données psychopathologiques, démographiques et biographiques. Outre 2 groupes dont la symptomatologie prédominante était positive pour l'un et négative pour l'autre, ils ont défini un groupe constitué de patients ayant des symptômes de désorganisation intenses (désorganisation conceptuelle, contenu inhabituel de la pensée, autisme). Ses caractéristiques ont permis de le distinguer des autres groupes, étayant sa validité et donc l'insuffisance de l'abord dichotomique.