Déficit: de l'importance et des difficultés de préciser le caractère primaire ou secondaire des symptômes observés.
Auteurs : Petit M1, Langlois SDepuis les premières descriptions de la schizophrénie, l'hétérogénéité de ses formes cliniques est la caractéristique la mieux établie de cette maladie. C'est pourquoi les auteurs modernes ont perçu la nécessité de regrouper les patients schizophrènes en sous-groupes de la façon la plus homogène possible. Ainsi, après avoir constaté des effets thérapeutiques différents, voire opposés, des neuroleptiques selon leurs classes chimiques et leurs doses, les conceptualisations dichotomiques entre formes positives et négatives se sont succédées, souvent d'ailleurs dans l'ignorance de ces premières distinctions thérapeutiques. Plusieurs outils de mesure des symptômes négatifs de la schizophrénie ont alors été utilisés pour tester l'effet « antidéficitaire » des neuroleptiques à des posologies différenciées. Mais ces évaluations transversales ne permettent pas d'affirmer le caractère primaire de ces symptômes, c'est-à-dire non dérivé des symptômes positifs, dépressifs, anxieux ou secondaires au traitement neuroleptique (akinésie). Pour lever ces ambiguïtés, Carpenter et al. ont défini le concept de syndrome déficitaire de la schizophrénie, à la fois de façon synchronique et diachronique, évalué par la SDS (Schedule for the Deficit Syndrome, Kirkpatrick et al., 1989). Cette classification des patients a permis de mettre en évidence des particularités cliniques, neurologiques, biologiques, semblant renforcer l'hypothèse initiale de l'homogénéité du syndrome déficitaire. La pertinence de ce concept identifié par la SDS annonce un futur très prometteur des recherches appliquées à la schizophrénie, et des implications thérapeutiques et cliniques évidentes.