Schizophrénies déficitaires: de la pharmacologie à la clinique.
Auteurs : Tassin JP1Après avoir rapidement rappelé les différents arguments suggérant que les neurones dopaminergiques méso-sous-corticaux sont hyperréactifs dans la forme productive de la schizophrénie, nous proposons qu'un dysfonctionnement des neurones noradrénergiques soit à l'origine de cette affection, qu'il s'agisse de la forme productive ou déficitaire. Dans le cas particulier de la schizophrénie déficitaire, la transmission noradrénergique serait désensibilisée, vraisemblablement à la suite d'activations intenses et répétées. Nous avons en effet obtenu des résultats montrant que l'activation des neurones noradrénergiques inhibe la transmission dopaminergique corticale médiée par les récepteurs D1 et facilite le rôle fonctionnel des neurones dopaminergiques sous-corticaux. D'après ces données, l'absence de transmission noradrénergique entraînerait un déséquilibre cortico-sous-cortical en faveur des aires corticales. Les schizophrènes déficitaires se trouveraient alors bloqués en situation de mémoire de travail sans information externe à traiter. L'effet thérapeutique des benzamides substituées sur les patients de type négatif pourrait s'expliquer en notant que ces produits augmentent la libération de noradrénaline dans le cortex frontal et réactivent les neurones dopaminergiques sous-corticaux en bloquant les autorécepteurs de type D2.