Le devenir des embryons excédentaires ainsi que les risques de grossesse multiple sont des questions qui se posent à tout couple infertile avant une tentative de fécondation in vitro. Les embryons qui n'ont pas été transférés peuvent être cryopréservés mais une limite de temps a été fixée pour cette conservation ainsi que l'obligation pour les couples de décider avant le traitement du devenir des embryons éventuellement non replaçés au terme de cette période. L'attitude des couples par rapport au risque de grossesse multiple ainsi que leur choix pour le devenir de leurs embryons surnuméraires ont été étudiés par questionnaire et entretien auprès de 236 couples consécutifs. Nonante-huit pourcent d'entre eux ont demandé que leurs embryons soient congelés pour être replacés ultérieurement. Pour le devenir des éventuels embryons non utilisés, la moitié des couples a choisi le don à d'autres couples infertiles. Bien que le don des embryons soit fréquemment évoqué comme choix idéal, il est seulement accepté par les couples qui considèrent qu'ils ne seront dès lors pas les parents de l'enfant à naître. Inversément, les couples qui ne peuvent ainsi dissocier parentalité et filiation génétique excluent le don car les enfants qui en résulteraient resteraient à leurs yeux les leurs. Ils s'orientent alors, même s'ils accordent à l'embryon in vitra le statut d'enfant, vers la destruction ou l'expérimentation c'est-à-dire dans les deux cas vers une solution où l'embryon sera détruit. Le statut de l'embryon n'est donc pas pour les couples un critère déterminant de leur choix pour le devenir de leurs embryons surnuméraires. Leur religion, le fait d'avoir déjà des enfants, le projet d'adoption en cas d'échec du traitement sont également indépendants de leur choix. L'attitude des couples face au risque de grossesse multiple est inverse pour les jumeaux et les triplés. Des jumeaux sont acceptés par presque tous les couples et préférés à une grossesse unique dans un tiers des car. A l'opposé, la perspective de triplés suscite un tiers de refus et 14% d'intentions de réduction embryonnaire.