La toxicité pulmonaire des médicaments chez l'enfant est une pathologie mal connue et probablement sous-estimée en l'absence d'études prospectives évaluant de manière systématique les effets secondaires des médicaments sur l'appareil respiratoire. La toxicité pulmonaire de l'irradiation thoracique a nettement régressé avec les indications plus restreintes de cette thérapeutique. Trois tableaux cliniques se rencontrent préférentiellement dans les pneumopathies toxiques médicamenteuses de l'enfant : la pneumopathie interstitielle, la pneumopathie d'hypersensibilité et l'œdème pulmonaire non cardiogénique. Le diagnostic est un diagnostic d'exclusion et repose sur un faisceau d'arguments cliniques et évolutifs. Le lavage broncho-alvéolaire élimine une pathologie infectieuse. Les épreuves fonctionnelles respiratoires montrent des anomalies non spécifiques. Une biopsie pulmonaire peut être indiquée. Les mécanismes de toxicité pulmonaire associent les déséquilibres du système oxydant/antioxydant, protéases/antiprotéases, dérèglement de la réponse immunitaire ou altération de la matrice pulmonaire par atteinte du système collagène. Une toxicité accrue peut se voir chez l'enfant en raison de doses cumulées plus importantes. Les drogues cytotoxiques sont le plus souvent en cause comme la bléomycine, le méthotrexate, le cyclophosphamide et le busulfan. Les autres médicaments responsables de pneumopathies toxiques sont la nitrofurantoïne, la sulfasalazine. la D-pénicillamine, les β-lactamines, la diphénylhydantoïne et la carbamazépine. La pneumopathie post-radique aiguë est rare. La fibrose post-radique se voit après 6 mois et entrave la croissance thoraco-pulmonaire chez l'enfant. Il importe d 'évaluer la fonctioni pulmonaire de tout enfant avant toute chimiothérapie et/ou irradiation thoracique. Les drogues cytotoxiques sont le plus souvent responsables de pneumopathies toxiques. Cette pathologie iatrogénique nécessite une prise en charge pluridisciplinaire afin d'assurer la qualité de guérison de ces enfants.