Les recherches toxicologiques dans les urines des nouveau-nés de mère toxicomanes peuvent être prises en défaut. Le but de ce travail est de vérifier que l'étude conjointe du méconium et des cheveux permet d'améliorer la sensibilité de ces analyses.Patients et méthodes.- Des prélèvements en vue de recherches toxicologiques ont été pratiqués chez 31 enfants âgés de 1 à 45 jours, pour lesquels une toxicomanie maternelle était connue (12 cas) ou évoquée devant une attitude suspecte de la famille (neuf cas) et/ou une symptomatologie néonatale compatible avec un syndrome de sevrage (15 cas). Tous les échantillons ont été étudiés par immunoenzymologie avec confirmation par chromatographie en phase gazeuse en cas de positivité. Tous les enfants inclus ont été prélevés dans au moins un milieu, 17 ont pu l'être dans deux et six dans les trois milieux. Au décours d'une enquête médicosociale ne prenant pas en compte les résultats toxicologiques qui ont été rendus ultérieurement, deux groupes ont été individualisés: toxicomanie ma?ernelle confirmée (groupe 1,n= 18) incluant les 12 cas déjà connus à l'entrée dans l'étude, et toxicomanie maternelle récusée (groupe 2,n= 13).Résultats.- Dans le groupe 1, les prélèvements urinaires ont été positifs neuf fois sur 12 (s?pt pour les opiacés, un pour la cocaïne, un pour le cannabis), les prélèvements de méconium 11 fois sur 11 (neuf pour les opiacés, un pour la cocaïne, un pour le cannabis), et les prélèvements de cheveux dix fois sur 18 (huit pour les opiacés, un pour la cocoïne, un pour le cannabis). Au total, tous les enfants du groupe 1 ont été positifs dans au moins un milieu (18 cas sur 18). Dans le groupe 2, seul un prélèvement urinaire a été positif (opiacés), attribué à l'utilisation de morphiniques en cours de césarienne.Conclusion.- L'étude de plusieurs milieux permet d'augmenter la sensibilité du diagnostic toxicologique chez les enfants de mères toxicomanes.