Quatre-vingt dix-neuf patients, dont 67 femmes, d'âge moyen 25,2 ans, ont été hospitalisés en urgence entre 1991 et 1992 pour un syndrome douloureux aigu dont l'étiologie est restée inexpliquée. Le suivi, institué de façon prospective, a été de 100% à un mois, 98% à 6 mois, 95% à un an, 84% à 2 ans, et 78% à 3 ans. Trois groupes ont été initialement, constitués : groupe I : 42 patients n'ont bénéficié que d'examens complémentaires; groupe II : 31 ont eu une laparoscopie, l'appendice jugé par l'opérateur sain étant laissé en place ; groupe III : 26 ont eu une appendicectomie laparoscopique dont l'analyse a montré l'absence d'anomalies pathologiques. Pour 90 %des patients, l'épisode douloureux a été unique et ne s'est pas reproduit. Dans les autres cas, les douleurs sont réapparues dans l'année qui a suivi l'hospitalisation dans des proportions identiques pour les trois groupes (11,2%, 9,6%, 11,5%) (ns). Les causes retrouvées étaient majoritairement d'origine génitale (60%) ou des pathologies rares (Crohn, hernie de Spiegel). Deux patients ont été secondairement opérés dont une appendicite aiguë méconnue dans le groupe I. Chez ceux ayant eu une laparoscopie, (groupe II et III), l'incidence des douleurs persistantes est identique que l'appendice ait été jugé sain par l'opérateur ou trouvé normal à analyse anatomo-pathologique de la pièce. Cette étude suggère que : après hospitalisation pour syndrome douloureux d'étiologie indéterminée, l'incidence des récidives sur un mode identique se situe autour de 10% dans l'année ; les explorations complémentaires réalisées lors de l'hospitalisation, permettent d'éliminer avec un recul de trois ans toute pathologie grave ; le risque de méconnaître une appendicite est faible (2,5 %) et sans incidence pronostique ; la constatation d'un appendice d'aspect sain lors d'une laparoscopie réalisée pour douleurs abdominales ne doit pas conduire à son ablation ; un suivi d'un an semble suffisant pour apprécier le devenir des douleurs indéterminées.