Mesure de I'élastase 1 fécale par immunoréactivité: une nouvelle approche indirecte de la fonction pancréatique.
Auteurs : Stein J1, Schoonbroodt D, Jung M, Lembcke B, Caspary WFObjectif - Le but de cette étude prospective a été d'évaluer l'intérêt de l'élastase fécale de type 1 dans le diagnostic de l'insuffisance pancréatique exocrine. Afin d'en apprécier la validité, cette mesure a été comparée au test reconnu de stimulation pancréatique par une association de sécrétine et de pancréozymine. Méthodes. - Le test utilisé consistait en un nouvel ELISA, selon la technique du « sandwich ». L'élastase pancréatique a été quantifiée dans 254 prélèvements fécaux provenant de 102 sujets. Il s'agissait de 53 sujets témoins sans malabsorption et de 49 malades avec stéatorrhée présentant une maldigestion d'origine pancréatique, confirmée par le test de stimulation pancréatique par sécrétine et pancréozymine. Résultats. - Chez les sujets témoins, l'immunoréactivité de l'élastase pancréatique a été mesurée à des valeurs comprises entre 136 et 4 400 μg/g de selles. Quatre-vingt-quinze pour cent de ces mesures se situaient entre 175 et 1 500 μg/g. De ce fait, la valeur normale minimale estimée a été fixé à 150 μg/g. Une stabilité satisfaisante de l'immunoréactivité a été observée puisque, même après cinq jours de conservation des prélèvements à température ambiante, une diminution significative des valeurs n'a pas été mise en évidence. Concernant la reproductibilité du dosage, dix mesures soit avec un test différent soit avec un test identique sur un même prélèvement ont montré respectivement un coefficient de variation compris entre 3,3 et 6,3 %, et 4,1 et 10,2 %. Dans le suc pancréatique, après stimulation, une bonne corrélation a été observée entre la production pancréatique de l'élastase et celle de la lipase, avec des coefficients de corrélation de 0,821 pour les sujets témoins et de 0,905 pour les patients présentant une insuffisance pancréatique exocrine. Pour ces derniers, les concentrations fécales d'élastase ont révélé des valeurs significativement (P < 0,001) plus basses que celles des sujets témoins avec une sensibilité et une spécificité supérieure à la mesure de la chymotrypsine fécale. Contrairement à la chymotrypsine fécale, les résultats pour l'élastase n'ont guère été influencés par un traitement de substitution à base d'enzymes pancréatiques. Conclusion. - Ces données semblent indiquer que la mesure, par immunoréactivité, de l'élastase pancréatique fécale pourrait être recommandée dans l'évaluation de la fonction pancréatique, comme une nouvelle méthode facile à réaliser, non invasive et, surtout, offrant une grande spécificité et sensibilité par rapport à des sujets sains.