Le traitement de l'hépatite chronique C par interféron alpha (INF) n'induit une réponse prolongée que chez moins de 25 % des patients. Le but de cette étude a été d'apprécier la valeur prédictive du délai de négativation de la virémie vis-à-vis de la réponse à long terme par comparaison aux facteurs prédictifs virologiques habituellement décrits que sont la charge virale avant traitement et le type viral. Trente-et-un patients atteints d'une hépatite chronique C traités par INF, 3 MU, trois fois par semaine pendant 6 mois ont été suivis pendant un an. Une mesure de la charge virale avant traitement, la détermination du type viral et une détection séquentielle du RNA viral dans le plasma ont été réalisés pour tous les patients. La réponse au traitement a été définie par la normalisation du taux des transaminases et la négativation de la virémie plasmatique. Cinq patients étaient répondeurs au long terme, onze patients étaient répondeurs avec rechute et quinze patients étaient non répondeurs. Les patients répondeurs au long terme avaient tous une charge virale avant traitement plus faible comparée aux patients répondeurs avec rechute ou aux patients non répondeurs (p < 0,001). Une négativation rapide de la virémie (en 1 mois) a été observée chez tous les répondeurs au long terme (p < 0,001). Les plus faibles charges virales sont également observées chez ces patients (p < 0,05). Par contre, étant donné la petite taille de notre effectif, nous n'avons pas observé de relation entre le type viral et la réponse au traitement. En conclusion ces résultats indiquent que le délai de négativation de la virémie a également une bonne valeur prédictive vis-à-vis de la réponse au traitement. De plus une négativation rapide de la virémie chez des patients présentant une faible charge virale avant traitement est fortement prédictive d'une réponse à long terme (valeur prédictive positive =100 %).