Bases biophysiques et lésions cardiaques produites par les différentes techniques d'ablation des arythmies cardiaques.
Auteurs : Lévy S1Bien que le traitement pharmacologique des troubles du rythme cardiaque reste de loin le plus utilisé, les traitements non pharmacologiques occupent une place grandissante dans le traitement des arythmies cardiaques. Cette mise au point est centrée sur les techniques d'ablation de la voie normale, des voies accessoires et des foyers arythmogènes et sur les bases biophysiques ainsi que sur le mécanisme des lésions. Un certain nombre de sources d'énergie et de cathéters ont été utilisés pour le traitement des arythmies. Le courant électrique continu ou fulguration a été la première énergie utilisée. Elle fait appel à un défibrillateur externe classique relié à une électrode « active » placé à l'extrémité d'un cathéter et à une électrode cutanée plus large (passive). Le mécanisme d'ablation, dans la fulguration, utilise l'énergie thermique produite à l'extrémité de l'électrode. D'autres mécanismes tels que la création d'un champ électrique et une brusque augmentation de pression (barotraumatisme) interviennent également. Les lésions produites sont profondes et proportionnelles à l'énergie, la taille et la forme des électrodes et à la forme du courant électrique. La radiofréquence a remplacé dans la majorité des indications la fulguration. Elle utilise le courant alternatif avec des fréquences couramment comprises entre 350 et 700 Khz délivré entre une électrode distale large (7 F, 4 mm) et une plaque cutanée. Les lésions sont petites, caractérisées par la destruction de l'architecture cellulaire par coagulation ou dessication liées à l'hyperthermie. La taille des lésions dépend de l'énergie délivrée, de la taille de l'électrode et du contact avec les tissus cardiaques. D'autres types d'ablation sont à l'étude ou n'ont pas montré encore de supériorité par rapport à la radiofréquence. Arch Mal Coeur 1995 ; 88 : 1465-9.