Grêle radique. Aspects radiobiologiques et radiopathologiques; facteurs de risque et prévention.
Auteurs : Touboul E1, Balosso J, Schlienger M, Laugier AL'intestin grêle est un organe très sensible aux radiations ionisantes et constitue le facteur limitant d'une irradiation abdominale et/ou pelvienne en association ou non à une chirurgie d'exérèse et/ou à une chimiothérapie. L'irradiation de l'intestin grêle au cours d'une radiothérapie abdomino-pelvienne fait presque constamment apparaître des lésions aiguës régressives liées à une déplétion cellulaire transitoire du tissu compartimentai à renouvellement rapide, correspondant à l'épithélium de recouvrement de la muqueuse intestinale. Plus rarement, dans 0,5 à 15% des cas, selon les séries et les modalités d'irradiation, des lésions intestinales chroniques tardives sévères postradiques non régressives peuvent survenir, 12 à 24 mois après la fin de l'irradiation. Elles sont dues à la dégradation des tissus de la paroi intestinale, à temps de renouvellement lent, par déplétion cellulaire post-mitotique retardée, fibrose collagène et vasculopathie post-radique. Les principaux facteurs de risque sont l'importance de la dose totale, le volume d'intestin grêle irradié, la dose par fraction et l'association à une chirurgie d'exérèse et/ou à une chimiothérapie. Une bonne connaissance des facteurs de risque doit permettre de réduire l'incidence des radiolésions intestinales tardives et graves en adaptant la technique d'irradiation et les séquences thérapeutiques, en cas de chirurgie et/ou de chimiothérapie associée, en fonction de la pathologie tumorale rencontrée et du terrain sur lequel l'irradiation est réalisée.