En 1990, Kapolowé abritait sans doute l'unique centre chirurgical du Zaïre s'intéressant aux séquelles handicapantes de la lèpre. Il paraît utile d'exposer les aléas d'une telle entreprise pour des raisons qui tiennent, non pas à la médecine, mais à un contexte socio-politique particulièrement difficile. Les meilleurs éléments chirurgicaux ont été expulsés pour motifs politiques ; l'insécurité et les difficultés économiques ont pratiquement stoppé les déplacements, et donc le rayonnement. Au cours d'une mission en 1994, la remise en route a pu être effectuée au moins partiellement. L'équipe chirurgicale est réinstallée et opérationnelle. On a pu constater que le traitement médical par polychimiothérapie (PCT) a toujours été assuré, que les infirmes lépreux, vivant en groupe, traités avant 1990, et faisant l'objet d'une surveillance régulière, n'ont pas subi de rechutes graves, ce qui justifie les indications posées antérieurement, notamment en matière de décompression chirurgicale. Si la plupart d'entre eux ont pu reprendre une partie de leur activité professionnelle, on ne peut s'en désintéresser socialement et la notion d'invalidité permanente partielle doit être appliquée.