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35 ans de pilules oestroprogestatives: où en est le risque vasculaire?

Auteurs : Gaspard U1
Affiliations : 1Service de Gynécologie, Université de Liège.
Date 1996 Janvier, Vol 51, Num 1, pp 133-8Revue : Revue médicale de LiègeType de publication : article de périodique; revue de la littérature;
Résumé

Au cours des 35 années écoulées, ayant reconnu qu'un risque cardiovasculaire existait de manière significativement accrue tant sur le plan artériel que sur le plan veineux chez les utilisatrices de contraceptifs oraux, on a réussi 1 diminuer ce risque en réduisant le contenu des pilules en oestrogènes de synthèse (éthinyloestradiol ≤ 35 μg), en réduisant le contenu progestatif et en recherchant des progestatifs tels que le désogestrel, le gestodène et le norgestimate, moins androgéniques et moins antioestrogènes que les progestatifs antérieurs (p.ex. lévonorgestrel), avec pour corollaire une plus grande neutralité métabolique. Avec les nouvelles pilules, le risque athérogène semble minimal tandis que le risque thrombotique, surtout veineux, reste faiblement accru -compte tenu d'une diminution substantielle de la dose d'oestrogène - ce dernier semblant plus étroitement impliqué dans le risque thrombotique. Trois études en cours de publication (OMS, Spitzer, Jick) indiquent que les pilules faiblement dosées contenant du gestodène et du désogestrel doublent le risque thromboembolique veineux par rapport au risque déjà accru sous oestroprogestatifs faiblement dosés de 2ème génération. Des facteurs confondants et des biais méthodologiques existent à l'évidence dans ces études et l'accroissement de risque encouru est probablement moindre. Par contre, il n'est pas exclu que les pilules de nouvelle génération entraînent une protection vis-à-vis du risque d'infarctus myocardique, ce qui n'est pas le cas des produits de 2ème génération. Aussi, et jusqu'à plus ample informé, comme le recommande le Committee for Proprietary Medicinal Products (CPMP), il y a toujours lieu de tenir compte scrupuleusement des contre-indications absolues et relatives des contraceptifs oraux avant leur prescription (antécédents personnels cardiovasculaires, antécédents familiaux de thrombose veineuse, obésité, et autres facteurs de risque vasculaire bien connus tels que le tabagisme). En foi de quoi, la prescription des pilules faiblement dosées de nouvelle génération est tout à fait indiquée et n'apparaît pas devoir être modifiée actuellement, comme le souligne bien le CPMP. Dans l'avenir, le remplacement de l'éthinyloestradiol par l'oestradiol 17β et des progestatifs dérivés de la 19-NOR testostérone par d'autres stéroïdes non androgéniques permettra très certainement de continuer dans la voie de la réduction du risque cardiovasculaire lié à la contraception orale.

Mot-clés auteurs
Complication; Contraception; Homme; Oestroprogestatif; Thromboembolie; Toxicité; Voie orale;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Gaspard U. 35 ans de pilules oestroprogestatives: où en est le risque vasculaire?. Revue médicale de Liège. 1996 Jan;51(1):133-8.
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Dernière date de mise à jour : 21/08/2017.


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