Objectifs : Décrire les tendances du diagnostic de l'infection à VIH depuis 1985 en Aquitaine. Méthodes : Nous avons analysé les données du système de surveillance du Groupe d'Epidémiologie Clinique du SIDA en Aquitaine (GECSA) et de celui de l'Observatoire Régional de la Santé d'Aquitaine (ORSA). La population des toxicomanes intraveineux (TIV) a été estimée à partir d'une étude de la population prise en charge en 1990 et 1991 par les centres d'accueil spécialisés pour les toxicomanes et des enquêtes annuelles du ministère de la Santé (SESI) dans les structures d'accueil médico-sociales. Résultats : Au 31 décembre 1993, 3478 patients infectés par le VIH ont été notifiés au GECSA dont 3031 étaient domiciliés en Aquitaine. Les 1096 TIV exclusifs représentent le premier groupe de transmission (36,2 p. 100). Le nombre annuel des diagnostics chez les TIV passe de 175 nouveaux cas en 1985 à 218 en 1987 puis chute à 38 en 1993. On ne constate pas de décroissance aussi marquée chez les homosexuels et les diagnostics augmentent chez les hétérosexuels. Le total des tests sérologiques anti-VIH réalisés par les laboratoires aquitains participant au système de surveillance de l'ORSA a augmenté régulièrement : 80310 en 1989 et 176250 en 1993, alors que le nombre de premières sérologies positives passait de 744 à 319 par an (-57 p. 100). Cette décroissance est plus élevée pour les TIV (-80 p. 100) que pour les autres groupes. L'enquête auprès des centres spécialisés a permis d'estimer à 990 le nombre de TIV suivis annuellement par ces centres sur la période 1990-1991. Ce chiffre stable est confirmé par les enquêtes du SESI. Conclusion : L'incidence des nouveaux diagnostics d'infection par le VIH diminue en Aquitaine depuis au moins 5 ans, en particulier chez les TIV. Les systèmes de surveillance épidémiologique sont indispensables et font partie du dispositif de prévention qui doit être maintenu.