Objectifs : Étudier les caractéristiques des septicémies communautaires et nosocomiales chez le patient infecté par le VIH afin d'améliorer sa prise en charge thérapeutique curative et si possible préventive. Méthodes : Dans une étude rétrospective, nous avons analysé tous les épisodes de septicémie survenus chez les patients infectés par le VIH hospitalisés entre janvier 1992 et décembre 1993. Résultats : Soixante-dix-huit épisodes [47 communautaires (Co), 31 nosocomiaux (No)] ont été identifiés chez 63 des 436 patients hospitalisés (53 hommes, 10 femmes, moyenne d'âge 34,3 ans, stade A : 1, stade B : 20, stade C : 42). La porte d'entrée a été trouvée pour 68 épisodes (40 des épisodes du groupe Co et 28 des épisodes du groupe No). Pour les septicémies communautaires, elle est principalement pulmonaire (42,5 p. 100 versus 17,8 p. 100, p=0,03) et digestive en rapport respectivement avec une infection à Streptococcus pneumoniae (70 p. 100 des cas) et à Salmonella spp (60 p. 100 des cas). Les septicémies nosocomiales sont secondaires à l'infection d'un système de perfusion veineuse principalement à Staphylococcus epidermidis (résistant à l'oxacilline dans 57 p. 100 des cas) et à S. aureus oxacilline sensible : dispositif veineux implantable (32,1 p. 100 versus 7,5 p. 100, p=0,02), cathéter veineux central d'implantation directe (25 p. 100 vesus 0 p. 100, p=0,001). La septicémie est la cause immédiate de 18 p. 100 des décès chez les patients infectés par le VIH hospitalisés pendant la période de l'étude [10 patients (26,3 p. 100) dans le groupe Co et 10 (40 p. 100) dans le groupe Nol. Conclusion : Cette étude confirme l'importance, la gravité des septicémies communautaires et nosocomiales chez le patient à un stade avancé de l'infection VIH, ainsi que la nécessité d'adapter l'antibiothérapie probabiliste en fonction des données épidémiologiques et de valider des mesures prophylactiques.