Hirsutisme. Deux observations familiales de déficit en 21-hydroxylase.
Auteurs : Roux S1, Morel Y, Gorin I, Escande JPIntroduction. Un à 6 p. 100 des femmes hirsutes sont atteintes d'un déficit surrénalien en 21-hydroxylase. A côté des formes classiques ou congénitales, il existe des formes non classiques qui se manifestent, le plus souvent, par des signes peu spécifiques d'hyperandrogénie. Le diagnostic de ce déficit est biologique et repose sur la détermination des taux de 17-hydroxyprogestérone (17-HOP) avant et après stimulation par l'ACTH. Observation. Nous décrivons les observations de 2 soeurs atteintes de forme non classique de déficit en 21-hydroxylase. Leurs phénotypes étaient très différents. La soeur aînée avait un hirsutisme sévère, une clitoromégalie, un surpoids, tandis que sa soeur cadette souffrait d'un hirsutisme très modéré sans autres signes de virilisation. Leurs bilans hormonaux étaient différents : les taux plasmatiques de 17-HOP de base et après stimulation par l'ACTH étaient beaucoup plus élevés chez la soeur aînée que chez la cadette (respectivement de 47 ng/ml à 126 ng/ml et de 5,2 à 42,8 ng/ml). Cependant, leur génotype était identique. Les deux soeurs paraissaient homozygotes pour la duplication CYP21A et C4B court, ainsi que pour la mutation Val281Leu dans l'exon du gène CYP21B. Commentaires. Cette variabilité phénotypique, alors même que le génotype semblait identique, pourrait s'expliquer par une sensibilité accrue aux androgènes ou, plus vraisemblablement, par l'existence d'autres mutations non détectables par les techniques actuelles. Un conseil génétique est souvent sollicité étant donné la grande fréquence des formes non classiques et des sujets hétérozygotes pour le trait 21-hydroxylase. Il est donc important de dépister les déficits en 21-hydroxylase chez les femmes hirsutes. De plus, on devrait proposer à tout sujet atteint de forme non classique ainsi qu'à sa parentèle (au moins père et mère) l'étude en biologie moléculaire du gène CYP21B.