Parallèlement aux recherches évaluant les séquelles psychologiques consécutives à la mastectomie, cette étude tente de cerner le profil psychosocial et les motivations des femmes qui, après une mastectomie, choisissent ou non une reconstruction. Un questionnaire a été adressé à 45 femmes reconstruites plusieurs mois après la mastectomie et 51 femmes non reconstruites. L'analyse statistique des données a permis de mettre en évidence des différences significatives entre les deux groupes, par rapport à l'âge des patientes, le niveau d'étude, les loisirs, la vie sexuelle et la peur de la récidive. L'analyse qualitative de certaines données a permis d'appréhender la manière dont les deux groupes abordent la reconstruction. Les résultats montrent que le statut social des femmes n'est pas sans conséquence sur leur choix et que l'information sur la reconstruction doit être adaptée à leur profil psychosocial. Plus encore, il est essentiel que le chirurgien, qui a traité le cancer, aborde la question de la reconstruction avec la patiente afin que celle-ci puisse bénéficier d'un soutien dans sa démarche. En effet, il est important que les femmes puissent recevoir des informations, non seulement sur l'aspect technique de la reconstruction, mais aussi sur son absence d'influence sur le pronostic du cancer, et enfin sur sa prise en charge au même titre que les autres actes.