Diagnostic prénatal de la foetopathie varicelleuse au deuxième trimestre de la grossesse.
Auteurs : Pons JC1, Vial P, Rozenberg F, Daffos F, Lebon P, Imbert MC, Strub N, Frydman RLe premier cas de diagnostic prénatal de syndrome de varicelle congénitale, diagnostiqué par cultures virales du liquide amniotique et PCR est rapporté. La varicelle est une maladie bénigne chez l'enfant, mais elle peut entraîner des complications graves chez l'adulte, et notamment chez la femme enceinte. Cinq pour cent des femmes en âge de procréer ne sont pas immunisées, et l'incidence de la varicelle gestationnelle se situe entre 1 et 7 pour 10 000. Les conséquences de cette primo-infection pendant la grossesse peuvent être graves pour la mère, du fait du risque de pneumopathie sévère, et pour le fœtus. L'atteinte de celui-ci varie en fonction du terme auquel survient l'infection maternelle. Le risque de fœtopathie, évalué autour de 2 %, est maximal entre la 7e et la 20e semaine d'aménorrhée. Les anomalies congénitales rapportées sont essentiellement des lésions cutanées, neurologiques, ophtalmologiques et musculo-squelettiques. Un diagnostic anténatal peut être proposé : la mise en évidence d'anomalies à l'échographie confirme l'atteinte du fœtus, et justifie sans doute l'interruption de la grossesse ; en revanche, les prélèvements foetaux (amniocentèse, cordocentèse) ne sont pas sans danger, et ne permettent pas toujours d'affirmer la contamination ou le degré d'atteinte fœtale. Sur le plan thérapeutique, une prévention par les immunoglobulines polyvalentes s'impose en cas de contage chez toute femme enceinte non immunisée. En revanche, en cas de varicelle déclarée, le traitement de la mère, par l'association immunoglobulines polyvalentes et acyclovir, est encore controversé, car, bien que probablement efficace, son innocuité vis-à-vis du fœtus n'est pas certaine. La solution réside peut-être dans la vaccination, prochainement disponible, des femmes en âge de procréer non immunisées.