Ostéosynthèse endomédullaire: élastique ou rigide?
Auteurs : Gillet P1, Lemaire RLa consolidation d'une fracture est soumise à des impératifs biologiques et mécaniques. L'ostéosynthèse endomédullaire doit réaliser un compromis entre des exigences contradictoires : une élasticité excessive de l'osteosynthèse peut entraîner un retard de consolidation voire une pseudarthrose, une rigidité excessive empèche la formation d'un cal périosté, entraîne une ostéopénie régionale et peut favoriser une refracture après ablation du matériel. Après une période d'empirisme, l'ostéosynthèse endomédullaire repose actuellement sur des données qui ont précisé ses indications et les techniques opératoires. Divers travaux expérimentaux ont tenté de mettre au point des matériaux dont les caractéristiques mécaniques se rapprocheraient de celles de l'os cortical, de manière à permettre une consolidation des fractures dans des conditions plus physiologiques. Certains matériaux, intéressants dans les conditions expérimentales n'ont cependant pas pu être utilisés en clinique car des impératifs d'ordre technique n'ont pu être respectés, en particulier la necessité pour les implants de résister à des contraintes de service et accidentelles nettement plus élevées que chez l'animal d'expérience. Dès lors, malgré des caractéristiques mécaniques très éloignées de celle de l'os cortical, les implants métalliques classiques restent utilisés de façon quasi exclusive et la recherche d'une élasticité optimale de l'ostéosynthèse pour chaque cas particulier se fait essentiellement par le choix de la géométrie et du type de fixation osseuse de l'implant.