Comparaison entre différentes méthodes de dépistage des grossesses au cours de traitements par ivermectine à large échelle au Cameroun.
Auteurs : Chippaux JP1, Gardon-Wendel N, Ernould JC, Gardon JLors d'un traitement de masse par l'ivermectine dont l'une des contre-indications est la grossesse, nous avons effectué un dépistage des grossesses par interrogatoire chez 2 580 femmes de 15 à 45 ans. Chez 1 409 d'entre elles, un questionnaire complet pour rechercher une grossesse méconnue de la femme a été mené par une femme médecin assistée d'une sage-femme traditionnelle. Chez 1 798 de ces femmes, un ou plusieurs tests immunologiques de grossesse ont été effectués sur le terrain. Une surveillance longitudinale de neuf mois a permis de vérifier a posteriori les réponses. Il est remarquable que les femmes détectent assez bien leur grossesse dès le deuxième mois : si la sensibilité de cette question est médiocre (71 %), sa spécificité est excellente (98 %). La présomption de grossesse portée par l'équipe médicale à la fin de l'interrogatoire est plus sensible (80 %) mais beaucoup moins spécifique (59 %). L'association de plusieurs critères au sein du questionnaire n'apporte aucun bénéfice. Les différents tests immunologiques de grossesse essayés ont une sensibilité variant entre 70 et 90 % et une spécificité comprise entre 87 et 97 %. Le simple interrogatoire des femmes se révèle la méthode la plus efficace (sa valeur globale est de 94 %, contre 63 % pour le questionnaire et 92 % au maximum pour les tests de grossesse). Toutefois, elle expose 29 % des femmes enceintes au risque d'être soumises à un traitement contre-indiqué.