Gastrectomies totales et viscérosynthèse.
Auteurs : Descottes B1, Thognon P, Valleix D, Sodji M, Breuille G, Antarieu SLes auteurs rapportent une étude rétrospective de 1982 à 1992 portant sur 134 gastrectomies totales suivies régulièrement. Il s'agit de 96 hommes et 38 femmes ayant une moyenne d'âge de 66,66 ans avec des extrêmes allant de 27 à 82 ans. L'indication de la gastrectomie totale était dans 115 cas une tumeur maligne gastrique, dominée par l'adénocarcinome dans 79,1 % des cas (91/115) dont 7 cas de dégénérescence sur moignon de gastrectomie partielle (5,2 %). 19 lésions bénignes dominées par les ulcères gastriques. L'exérèse gastrique est accompagnée dans les cas de tumeurs malignes d'un curage ganglionnaire dans 53 cas/115 (47,8 %). Dans 16 cas, un élargissement aux organes voisins était nécessaire. Le rétablissement de continuité est fait le plus souvent par une anse en Y faisant appel à l'anastomose mécanique circulaire dans 78 cas (62,9 %) avec recours au pré-encollage dans 30 cas (38,5 %). La mortalité opératoire est de 8,2 % (11 patients/134). Un lâchage anastomotique œsophago-jéjunal a été noté dans 5,3 % des cas (7/133) dont deux mortels. La réintervention précoce est de 10,5 %. Le suivi à distance avec un recul de 2 à 12 ans portant sur 119 patients a permis de noter les résultats suivants : - Tumeurs malignes : * Survie à 5 ans : 10,1 % (8 patients) * Récidive anastomotique : 6,3 % (5 patients) * Récidive à distance : 28,2 % (21 patients) - De façon globale, les séquelles sont : * Œsophagite de reflux : 8,1 % (10 patients) * Sténose anastomotique 7,3 % (9 patients) obligeant à une réintervention à distance chez deux patients. * La qualité de vie était jugée satisfaisante dans 28,57 % (8 patients) et bonne dans 39,29 % (11 patients). Ils comparent leurs résultats à ceux d'autres auteurs et concluent que la gastrectomie totale a une réputation de gravité qu'il conviendrait de revoir au vu des progrès de la viscérosynthèse.