Utilisation de la rhodamine 123 pour la détection de la résistance pléiotropique.
Auteurs : Canitrot Y1, Lautier DLa résistance pléiotropique (MDR) est caractérisée par la surexpression de la P-glycoprotéine (Pgp) qui provoque une diminution de l'accumulation et/ou une augmentation de l'expulsion des agents anticancéreux dans les cellules résistantes. Malgré la spécificité à large spectre de cette protéine, elle semble reconnaître plutôt des molécules amphipihiles et cationiques. Parmi ces molécules la rhodamine 123 (R123) apparaît comme un excellent substrat et fournit un très bon moyen de mesurer l'activité de la Pgp. La R123 est utilisée depuis longtemps comme marqueur fluorescent des mitochondries de cellules vivantes, son accumulation étant fonction des potentiels de membranes plasmique et mitochondriaux. Plus récemment, il a été montrée une résistance croisée à la R123 dans les cellules résistantes à l'adriamycine et une corrélation inverse entre l'expression de la Pgp et l'accumulation intracellulaire de R123 a été mise en évidence. Il semble donc que la mesure de l'accumulation de R123 permette de connaître les cellules de phénotype MDR, hyperexprimant la Pgp, même pour des niveaux faibles de résistance. Depuis l'identification d'autres protéines impliquées dans le transport des agents anticancéreux, telle la MRP, il reste à déterminer si la R123 est un substrat exclusif de la Pgp ou si la R123 peut aussi permettre d'identifier la présence d'autres protéines de transport dans les cellules résistantes. Nous discuterons aussi de l'intérêt d'utiliser plusieurs techniques de fluorescence, avec la R123, afin de caractériser les cellules, sur le plan de l'activité mais aussi de la présence et la localisation de la Pgp.