Il existe plusieurs arguments pour considérer le vitiligo comme dépendant de facteurs génétiques. Certains animaux sont porteurs de troubles pigmentaires comparables (poulet Smyth, souris C57BL/6J-mi^vit/mi^vit et souris B light). Leur étude génétique pourrait conduire à la découverte de certains gènes cruciaux pour l'apparition du vitiligo. L'existence de cas familiaux et chez des jumeaux plaide également pour un déterminisme génétique : le risque d'autres cas parmi les membres de la famille d'un patient porteur de vitiligo est majeur pour ses enfants et pour sa fratrie. Plusieurs études du système HLA ont été réalisées : la plupart d'entre elles montre ponctuellement une association du vitiligo avec certains groupes HLA, mais il n'y a pas d'association nette et régulière avec un quelconque allèle de classe I ou II. La présence d'anomalies mélanocytaires intrinsèques persistant en culture cellulaire est aussi un argument pour la théorie génétique. Il s'agit probablement d'une affection de nature polygénique où l'altération simultanée de plusieurs gènes pourrait conduire à une prédisposition au vitiligo. Sur un plan purement spéculatif, un ou des gènes déterminant la mort prématurée du mélanocyte pourraient être impliqués. De même, des gènes influençant l'activité proliférative du mélanocyte, intrinsèque ou paracrine (gène codant pour un facteur mélanotrophique kératinocytaire par exemple) pourraient être en cause. Enfin, des gènes responsables du développement de phénomènes autoimmuns pourraient conjuguer leurs effets. Malgré l'existence d'arguments indiscutables pour l'existence d'un déterminisme génétique du vitiligo, et malgré les progrès rapides de la génétique moléculaire, la découverte du ou des gènes impliqués dans cette dermatose ne paraît pas encore proche.