La chimiothérapie pour des affections malignes entraîne parfois une hépatotoxicité. Un syndrome de Reye n'a pas été décrit dans une telle situation.Observations. — Trois enfants âgés de 4, 5 et 6 ans ont été traités pour un lymphome ou une leucémie aiguë lymphoblastique. Ils ont reçu une polychimiothérapie incluant des médicaments qui ne sont pas potentiellement hépatotoxiques. Pendant la phase de rémission, ils ont développé de façon soudaine des manifestations telles qu'une atteinte neurologique, une hépatomégalie, une activité augmentée des enzymes hépatiques et une stéatose microvésiculaire. Ces anomalies font partie des critères diagnostiques du syndrome de Reye retenus par lesCenters for Disease Control. Aucun facteur favorisant tels qu'une infection virale, administration de salicylés, une maladie métabolique sous-jacente n'a été retrouvé. Un enfant est décédé alors que les deux autres ont guéri rapidement.Conclusions. — Des manifestations compatibles avec un diagnostic de syndrome de Reye peuvent être observées chez des malades recevant une chimiothérapie même si la relation directe entre celle-ci et l'atteinte hépatique doit être précisée.