Coût de la cure chirurgicale d’une cataracte à l’Institut d’ophtalmologie tropicale de l’Afrique (Bamako, Mali)
Auteurs : Guillemot de Liniers F1, Resnikoff S, Huguet P, Castan R, Peyramaure F, Traoré JDans les pays en développement, la cataracte pose un problème de santé publique en raison du grand nombre de patients à opérer, estimé à 3 millions pour le seul continent africain. Cependant, le nombre d’interventions reste très faible, car se dresse un certain nombre de barrières, dont le coût de l’acte chirurgical. Dans le but d’abaisser celui-ci, nous avons réalisé une étude analytique des différentes composantes de l’acte chirurgical tel qu’il est pratiqué à l’Institut d’ophtalmologie tropicale de l’Afrique (IOTA) à Bamako (Mali). Le circuit du patient, depuis sa prise en charge jusqu’à la fin des soins postopératoires, a été analysé en termes de tâches, de fournitures et d’équipements nécessaires. Le coût unitaire de chacune des composantes a été évalué en utilisant une méthode de calcul spécialement adaptée à cela. Les résultats ont fait apparaître qu’à l’IOTA, le coût d’une phakoexérèse est de 15 200 F CFA (56 $US). La mise en place d’un cristallin artificiel augmente sensiblement la qualité du résultat pour un coût peu différent (16 500 F CFA, soit 60 $US). L’analyse des différentes composantes a montré que l’alimentation du patient représente 32 % du coût de l’intervention, la suture 12 %, alors que l’équipement ne représente que 13 %. En conclusion, pour abaisser le coût de l’opération de la cataracte, il faut envisager une chirurgie ambulatoire et abaisser le prix de la suture, tout en privilégiant un équipement de qualité dont l’amortissement peut s’étaler sur une longue période.