Conservation en culture d'organe à +31 degrees C de la cornée humaine et risque infectieux.
Auteurs : Erbezci M1, Monnot PH, Michel-Briand Y, Masse M, Delbosc BNotre étude analyse le risque infectieux à toutes les étapes du processus de conservation à +31°C de la cornée humaine dans le but de diminuer la contamination inhérente à ce procédé de conservation. L'enquête épidémiologique porte sur 266 cornées humaines mises en conservation à +31°C de janvier 1991 à décembre 1993. Elle s'effectue à 3 niveaux: -pendant la conservation (analyse du milieu de conservation contaminé), -avant l'utilisation clinique (étude du milieu de conservation), -après la kératoplastie transfixiante (étude de l'anneau cornéo-scléral et du milieu de déturgescence). L'ensemencement de l'échantillon se fait en milieux liquides trypticase soja et thioglycolate en aérobie et ebn anaérobie (14 jours à +37°C), et en milieu Sabouraud liquide (14 jours à + 20°C). 15,7% (n=42/266) des cultures du milieu sont positives pendant la conservation. Les germes les plus fréquemment retrouvés sont le staphylococcus Aureus (21,4%) et le staphylococcus épidermidis (19%). Avant utilisation clinique, 100% des milieux de conservation sont stériles (n=165). Après kératoplastie transfixiante, la positivité des cultures est la suivante: 5,1% (n=8/165) pour le milieu de déturgescence et l'anneau cornéo-scléral, 1,9% (n=3/165) pour l'anneau cornéoscléral seul et 3,2% (n=5/165) pour le seul milieu de déturgescence. Dans notre expérience, le risque infectieux de la conservation à +31°C se situe avant tout, à la phase de conservation proprement dite et témoigne soit d'une insuffisance du protocole de décontamination, ou du contenu antibiotique du milieu, soit d'une virulence particulière des germes d'origine hospitalière. Ce mode de conservation permet d'éliminer d'un usage clinique, des greffons cornéens potentiellement contaminants et répond au mieux au cadre législatif actuel.