Développement de biomarqueurs moléculaires pour la détection de substances nonbiocompatibles dans l'environnement.
Auteurs : Thomas Y1, Belkadi L, Carelli C, Manuel YBien que les effets des composés polluants aient été empiriquement étudiés depuis longtemps, il y a peu de travaux réalisés concernant leur impact sur le déroulement d'une réponse immunitaire. Les effets indésirables des agresseurs (et/ou de leurs métabolites) peuvent résulter soit de leur action directe et/ou indirecte sur le système immun, soit d'une réponse inflammatoire ou immunologique de l'hôte; cette dernière peut se manifester également contre le «self» se trouvant directement ou indirectement modifié par les toxiques. La compréhension des mécanismes d'action sur l'organisme et à l'échelle cellulaire et moléculaire doit permettre le développement d'indicateurs biologiques d'exposition à ces agresseurs. En effet, afin qu'un biomarqueur potentiel soit réellement reconnu comme tel, il est nécessaire de trouver une corrélation entre l'apparition du marqueur et l'activité biologique de l'agresseur étudié dans les tissus vivants. Bien qu'un grand nombre d'études se soient portées sur l'analyse des protéines de stress, c'est sur un autre plan que nous proposons leur utilisation comme outils de suivi. Deux objectifs principaux sont envisagés: a) une mise au point de biomarqueurs diagnostiques et thérapeutiques. Identifications de marqueurs précoces de souffrance cellulaire ou sanguine permettant d'estimer la réaction d'un individu à son environnement, et ceci, avant toute modification définitive et état pathologique; application et validationbiomarqueurs en santé publique pour l'épidémiologie prospective et suivi de populations sur des sites à risques; b) le développement de biocapteurs cellulaires et moléculaires (utilisation de cellules eucaryotes) permettant la révélation rapide de substances nonbiocompatibles (polluantes) dans l'environnement. Jusqu'à présent en effet, la nécessité de détecter les agents polluants (notamment dans l'eau) se heurte au problème des doses détectées. Les méthodes d'analyse sont ou peu sensibles ou nécessitent des équipements de physique très lourds.