Comment diagnostiquer et traiter les infections péritonéales chez les malades en insuffisance rénale chronique terminale traités par dialyse péritonéale?
Auteurs : Michel C1, al Khayat R, Viron B, Siohan P, Mignon FMalgré les progrès effectués en dialyse péritonéale (DP), en particulier sur le plan technique, au cours de la dernière décennie, les infections péritonéales demeurent une des principales complications de cette méthode d'épuration extrarénale. Le risque de survenue d'une infection péritonéale ne peut être évalué avec certitude au moment de la prise en charge d'un patient en DP. Il existe néanmoins un consensus pour souligner la nécessité d'abandonner les systèmes simples de connexion au profit de systèmes plus performants, et pour insister sur l'importance de la rigueur du programme de formation des patients. Le diagnostic d'infection péritonéale doit être suspecté en cas de turbidité du dialysat associée ou non à des signes d'irritation péritonéale. Aucune méthode de mise en culture du dialysat péritonéal n'a clairement démontré sa supériorité en termes de spécificité et de sensibilité par rapport aux autres. Une collaboration étroite entre les médecins du centre de DP et leur équipe de microbiologistes apparaît indispensable afin de choisir, parmi les techniques disponibles, celles qui sont les mieux adaptées aux besoins du centre: l'obtention d'un pourcentage de 85 à 90% de cultures positives apparaît à l'heure actuelle comme un minimum. Un taux inférieur doit conduire le centre à revoir ses techniques d'analyse. Malgré les quelques centaines de publications consacrées au traitement des infections péritonéales en DP, aucune antibiothérapie n'a fait la preuve de sa supériorité sur les autres. Une bithérapie paraît souhaitable en traitement de première intention, avant l'identification du germe responsable. L'association vancomycine-céphalosporine de 3e génération semble à l'heure actuelle comme la plus performante en termes d'efficacité, de tolérance et de maniabilité. La durée optimale du traitement n'a été établie par aucune étude randomisée et est habituellement de 10 jours en cas de péritonites à germe Gram positif, et plus prolongée en cas de péritonites à germe Gram négatif. Quel que soit soit le protocole utilisé, le taux de guérison obtenu doit être au minimum de 80 à 90%. Des études randomisées comportant un nombre suffisant de patients sont nécessaires afin de préciser les indications et le délai optimal pour le retrait du cathéter de DP dans les péritonites réfractaires au traitement antibiotique.