La réalisation des coloscopies sous anesthésie générale pose les problèmes de l'anesthésie ambulatoire, notamment l'appréciation de la récupération des patients, celle-ci conditionnant en partie la durée de surveillance après la coloscopie. Le but de ce travail était de mesurer par des tests psychomoteurs la qualité de récupération après une coloscopie sous anesthésie générale utilisant le propofol (Diprivan®). Méthodes. - Quarante patients ont eu une coloscopie dans les mêmes conditions et ont bénéficié du protocole anesthésique suivant : induction : propofol 2 mg/kg IV ; entretien par propofol en continu à 10 mg/kg/h, bolus de 50 mg en cas de sédation insuffisante. Des séries de 3 tests psychomoteurs ont été pratiquées la veille de l'examen, 1 heure, 3 heures et 6 heures après la coloscopie. Ces tests psychomoteurs ont étudié la coordination (test de Newman), l'orientation temporo-spatiale et la mémoire immédiate. Résultats. - Quarante patients, 25 femmes et 15 hommes, ont eu une coloscopie avec une anesthésie générale de durée moyenne 22 ± Il min. La dose moyenne de propofol utilisée était de 286 ± 102 mg. Le réveil de tous les patients, jugé sur des critères physiques (conscience, état cardio-respiratoire) était complet à 20 min. Résultats moyens des tests psychomoteurs en fonction du temps (valeur exprimée en % de la valeur initiale) (^* P < 10 ³/ *^* P < 0,05) : Tab. A 6 heures, tous les patients, sauf 5, avaient récupéré leurs performances initiales. A 3 heures, 30 patients (75%) avaient récupéré au moins 90% de leur performances initiales aux 3 tests psychomoteurs. Cette population ayant récupéré ne différait pas significativement pour l'âge, le sexe, la dose de propofol utilisée ou la durée d'anesthésie. Conclusions. - Le propofol paraît bien adapté aux besoins de la coloscopie ambulatoire. Trois heures après une coloscopie sous anesthésie générale utilisant le propofol, 75% des patients ont récupéré au moins 90% de leurs performances initiales aux tests psychomoteurs utilisés. Le test de Newman est le plus perturbé. Il n'existe pas de facteur prédictif de la qualité de récupération. La pratique de tests psychomoteurs peut être utile avant d'autoriser une sortie précoce des patients après coloescopie sous anesthésie générale, mais les recommandations en matière de conditions de sortie des patients après sédation doivent être respectées.