Le but de cette étude était d'évaluer de manière prospective sur 849 patients la valeur prédictive d'intubation difficile des tests de Mallampati et de Wilson. Tous les patients prévus au programme opératoire étaient inclus. L'induction et l'intubation trachéale étaient réalisées sans protocole imposé. L'intubation était jugée difficile si elle nécessitait une technique inhabituelle et la qualité de la laryngoscopie était évaluée selon la classification de Cormack-Lehane. Dans ces conditions, les tests de Mallampati et de Wilson ont permis d'identifier moins de 36% des sujets difficiles à intuber ou à exposer, avec un nombre de fausses alertes important (plus de 75%), mais une valeur prédictive négative de plus de 90%. Ces deux tests se révèlent dans cette étude moins performants que dans leur évaluation princeps. La littérature est à ce sujet très discordante, du fait probablement de différences dans les populations étudiées, la codifiration des stades de Mallampati et de Wilson, les protocoles d'intubation, et les définitions de l'intubation difficile. Il semble prudent d'accorder à ces deux tests une fiabilité limitée.