La voie rétro-labyrinthique n'est pas de description récente mais elle avait été progressivement abandonnée au profit de la voie rétro-sigmoïde; ses détracteurs lui reprochant son étroitesse. Certaines modifications de la technique initale et notamment une large mise à nu de la dure-mère du sinus sigmoïde, ainsi qu'une éventuelle section du canal endo-lymphatique l'optimise, autorisant un large accès à l'angle ponto-cérébelleux (APC). L'introduction d'une optique rigide à 0° et ou 30° par cette voie permet la réalisation d'une endoscopie de l'angle ponto-cérébelleux. Afin de juger de l'intérêt de la méthode, une étude a été réalisée conjointement sur des pièces anatomiques et chez des sujets opérés par voie rétro-labyrinthique de neurinome de l'acoustique avec tentative de conservation auditive, de neurotomie vestibulaire ou de suspicion de conflit vasculo-nerveux. Il ressort de cette étude que la voie rétrolabyrinthique en permettant un accès direct à l'angle ponto-cérébelleux, plus proche des structures vasculo-nerveuses que la voie rétro-sigmoïde autorise une vision endoscopique remarquable de l'angle et de ses éléments. Elle trouve tout son intérêt dans la chirurgie des neurinomes de l'acoustique avec tentative de conservation auditive pour juger de la qualité de l'exérèse, dans le diagnostic et la thérapeutique des conflits vasculo-nerveux de l'APC, dans une moindre mesure dans les neurotomies vestibulaires et dans le bilan de certaines affections de la fosse cranienne postérieure de diagnostic difficile.