Dépistage de l'hypertrophie ventriculaire gauche dans l'hypertension artérielle.
Auteurs : Gosse P1, Clémenty JL'hypertrophie ventriculaire gauche apparaît aujourd'hui comme un important facteur de risque chez l'hypertendu et l'étude HYCAR confirme aujourd'hui qu'il est possible d'avoir une action sur ce facteur de risque, peut-être même de façon indépendante de l'action sur la pression artérielle. Faut-il pour autant préconiser la recherche systématique d'une hypertrophie ventriculaire gauche par échocardiographie chez tout hypertendu et son suivi sous traitement? Cela paraît prématuré pour deux raisons. D'abord l'échocardiographie, si elle est effectivement beaucoup plus sensible que l'électrocardiogramme pour détecter l'hypertrophie ventriculaire gauche, garde encore d'importantes limites: elle n'est pas réalisable chez tous les individus; même dans les meilleures conditions, la reproductibilité de la mesure de la masse ventriculaire gauche n'est pas excellente et ne permet certainement pas un suivi individuel fiable sous traitement; enfin les critères d'hypertrophie ventriculaire gauche actuellement proposés restent critiquables. Ensuite, il reste à démontrer que la réversibilité de l'hypertrophie ventriculaire gauche, indépendamment de la réduction de la pression artérielle, est effectivement une condition d'amélioration du pronostic de l'hypertendu. L'importante recherche consacrée à ce sujet, sans doute encore davantage stimulée par les résultats passionnants d'HYCAR, permettra vraisemblablement de mieux définir la place et l'apport de l'échocardiographie dans la prise en charge de l'hypertendu pour les années qui viennent.