Faut-il demander un électrocardiogramme haute amplification dans le bilan des malaises et syncopes?
Auteurs : Brembilla-Perrot B1, Beurrier D, Terrier de La Chaise A, Suty-Selton C, Demoulin S, Thiel B, Louis PPour savoir si l'électrocardiogramme haute amplification pouvait aider à porter le diagnostic de tachycardie ventriculaire syncopale, 244 sujets qui se plaignaient de malaises ou syncopes et qui n'avaient pas de tachycardie ventriculaire documentée ont eu une stimulation ventriculaire programmée et un électrocardiogramme haute amplification (filtre passe-haut 25 Hz). Quatre-vingt-treize patients n'avaient pas de cardiopathie et 151 en avaient une. Une tachycardie ventriculaire a été induite chez 91 patients. Cinquante-deux d'entre eux avaient des potentiels tardifs (57%). Vingt-deux patients sans tachycardie ventriculaire inductible avaient également des potentiels tardifs (14%). La valeur diagnostique de l'électrocardiogramme haute amplification dépendait de la cardiopathie: si elle était absente, la sensibilité était médiocre (31%) et la spécificité excellente (96%). Si elle était présente, la sensibilité était meilleure (63%) et la spécificité moins bonne (67%). Le manque de sensibilité dans le groupe avec cardiopathie concernait généralement des sujets avec tachycardie ventriculaire inductible rapide. En conclusion, l'électrocardiogramme haute amplification ne doit certainement pas être utilisé dans le bilan des malaises et syncopes des sujets sans cardiopathie, pour rechercher un trouble de l'excitabilité ventriculaire, d'ailleurs très rare chez ces sujets. Il est en revanche plus intéressant chez les sujets qui ont une cardiopathie sous-jacente en sachant toutefois qu'il peut méconnaître les tachycardies ventriculaires inductibles rapides.