Cryptococcose grave, pulmonaire et méningée, chez un cambodgien non-immunodéprimé.
Auteurs : L'Her P1, Savuth C, Than T, San KK, Vuthea KS, Leang S, Sophouen N, Arborio MLa découverte à la radiographie pulmonaire chez un cambodgien de 55 ans, fumeur, consultant pour hémoptysies et altération de l'état général, d'une volumineuse opacité tumorale du lobe inférieur gauche avec présence d'un bourgeon à l'endoscopie, a fait évoquer un carcinome bronchique. L'examen histologique des biopsies bronchiques a permis de porter le diagnostic de cryptococcose. La sérologie par le virus de l'immunodéficience humaine était négative et il n'y n'avait pas d'autre cause d'immuno-dépression. Une lobectomie inférieure gauche a été réalisée à l'hôpital allemand de l'APRONUC, à Phnom Penh, confirmant le caractère massif de cette cryptococcose broncho-pulmonaire. Le patient a été réhospitalisé 2 mois après l'intervention pulmonaire pour une cryptococcose neuro-méningée d'évolution favorable sous fluconazole. Après une nouvelle rechute méningée 5 mois plus tard, contrôlée par le même médicament, le patient était en rémission. Mycose profonde, de plus en plus fréquente, grave, curable sous traitement adapté, la cryptococcose mérite toute l'attention des médecins exerçant au Cambodge, où du fait de la diffusion du sida, la cryptococcose risque de connaître la même progression que dans d'autres régions tropicales. Elle est responsable de tableaux trompeurs, simulant la tuberculose neuro-méningée ou pulmonaire. L'intérêt de la coloration à l'encre de Chine qui doit être systématique dans toutes les méningites lymphocytaires avec hypoglycorachie est rappelé. Cette observation de pseudo cancer broncho-pulmonaire souligne aussi l'intérêt de l'endoscopie bronchique.