Fréquence d'apparition de maux perforants plantaires chez des malades hanséniens en fonction du traitement par disulone seule ou polychimiothérapie.
Auteurs : Mane I1, Grauwin MY, Cartel JLDans 5 départements du Sénégal, 436 malades ont été dépistés entre 1986 et 1989, dont 225 ont été mis sous disulone et 211 sous polychimiothérapie. Pour la présente étude, on en a retenu 190 qui avaient bénéficié, au dépistage puis annuellement pendant 2 ans après la mise en traitement, d'un examen bactériologique et d'un examen clinique comportant un bilan neurologique. Au cours des 2 années de suivi, 10 maux perforants plantaires (MPP) sont apparus (5,3%) dont 4 (4%) chez les 99 malades sous disulone et 6 (6,6%) chez les 91 malades sous polychimiothérapie (pas de différence significative). Des 10 MPP, 3 (2%) sont apparus parmi les 149 malades indemnes de toute invalidité au dépistage et 7 (17%) chez les 41 autres, porteurs d'une invalidité de grade 1 (p<0,01). Des 6 MPP apparus chez les malades sous polychimiothérapie, 5 (22%) ont été observés chez les 23 malades porteurs d'une invalidité de grade 1 et 1 (1,5%) seulement chez les 68 qui en étaient indemnes au dépistage (p<0,01) ; cette différence n'a pas été retrouvée chez les malades sous disulone. Ces résultats demandent à être confirmés par une étude portant sur un nombre de malades plus important suivis plus longtemps. Cependant, ils suggèrent que la polychimiothérapie pourrait réduire la fréquence d'apparition des MPP chez les malades, mais seulement s'ils sont indemnes de toute invalidité au dépistage. De ce fait, ils soulignent l'importance que conserve le dépistage précoce de la maladie dans un programme de lutte.