Gliomes intramédullaires aspects post-opératoires en IRM.
Auteurs : Borocco A1, Idir A, Joubert E, Lacroix C, Hurth M, Doyon DL'IRM est l'examen de référence dans l'exploration de la pathologie tumorale médullaire. Le suivi postopératoire des patients est primordial pour détecter et traiter précocément une éventuelle récidive. Le but de ce travail est de préciser la sémiologie IRM postopératoire des gliomes intramédullaires. 47 patients opérés au CHU de Bicêtre d'une tumeur gliale primitive intramédullaire pendant la période 1986-1992 ont bénéficié d'une surveillance postopératoire en IRM à haut champ (1,5 T Signa, GE). Il s'agit d'une étude rétrospective visuelle réalisée par deux neuroradiologues. Le groupe étudié comprenait 24 femmes et 23 hommes âgés de 15 à 67 ans (moyenne: 38 ans), réparti en 29 épendymomes et 18 astrocytomes. 85 IRM ont été analysées. Les examens ont comporté pour la plupart une étude dans au moins deux plans de l'espace en écho de spin T1 et T2 avant injection de gadolinium puis en écho de spin T1 après injection de gadolinium (0,1 mmol/kg). Le suivi postopératoire moyen des 47 patients a été de 32 mois (7 à 84 mois). Dans 20 cas, une prise de contraste médullaire a été mise en évidence. Il existait une augmentation segmentaire de volume du cordon médullaire avec une prise de contraste après injection de gadolinium dans les récidives (6 cas). Il s'agissait de 5 astrocytomes et d'un épendymome malin. L'aggravation clinique était en retard sur la sémiologie IRM dans 3 cas sur 6. Chez les patients cliniquement stables, aucune prise de contraste ni augmentation de volume du cordon médullaire n'a été constatée dans 27 cas et une prise de contraste isolée a été notée dans 12 cas. Aucun critère fiable dans l'analyse du rehaussement de signal après gadolinium n'a pu être retenu pour différencier une récidive d'une prise de contraste cicatricielle. La suspicion de récidive d'un gliome intramédullaire est posée devant l'apparition d'une aggravation clinique à distance de l'exérèse tumorale. Cet argument clinique est bien corrélé à la présence d'un syndrome tumoral médullaire visible à l'IRM; parfois, la clinique est en retard sur la sémiologie IRM. Les portions charnues et les kystes médullaires sont bien différenciés par les différentes séquences IRM, en particulier la pondération T2 et la pondération T1 après gadolinium. Cependant, au vu de nos résultats, l'injection de gadolinium n'augmente pas de manière significative la spécificité de l'IRM dans le diagnostic des récidives des gliomes intramédullaires. La surveillance IRM postopératoire des gliomes intramédullaires doit être prolongée dans le temps en raison de l'évolution lente de ces tumeurs. L'augmentation de volume du cordon médullaire est certainement le signe le plus précoce et le plus sensible de récidive tumorale. L'injection de gadolinium précise les portions charnues et kystiques des récidives.