Conception et diagnostic des hyperaldostéronismes primaires.
Auteurs : Salvador M1, Amar J, Chamontin B, Guittard J, Begasse FL'hyperaldostéronisme primaire englobe deux affections opposables, la forme tumorale généralement liée à un adénome, et la forme idiopathique souvent supportée par une hyperplasie nodulaire des deux glandes. Il existe plus rarement un cortico-surrénalome, une hyperplasie sensible au glucocorticoide, un adénome demeuré soumis à l'angiotensine, une hyperplasie devenue primaire tumorale à partir d'un nodule autonomisé. On peut concevoir le syndrome comme un spectre d'anomalies génétiques exprimées soit par une hyperplasie soit par une tumeur. Un défaut de la stéroïdogenèse conduirait à partir d'une stimulation prolongée de la plomérulée, à la formation de nodules susceptibles d'autonomisation et de générer une tumeur. L'hypertension peut être isolée. Le dépistage exigerait trois contrôles de kaliémie chez tous les hypertendus, une étude de la relation aldostérone-rénine si une valeur est inférieure à 3,6 mEq, et de principe en cas d'hypertension sévère ou réfractaire. Le diapnostic repose sur la conjonction d'une aldostérone plasmatique élevée avant le lever, et d'une rénine non stimulée par l'orthostatisme. Le choix du traitement chirurgical et médical dépend a priori du substratum uni- ou bilatéral. La tomodensitométrie très sensible mais de spécificité médiocre, apporte comme les tests hormonaux des réponses souvent aspécifiques. La surrénalectomie est toutefois indiquée en présence d'une masse centimétrique, avec réponse concordante des tests dynamiques. Dans les autres situations. l'enquête se poursuit avec la recherche d'un gradient d'aldostérone par prélèvements veineux séparés. Ce procédé très performant pour situer la latéralisation échoue néanmoins à droite dans 25% des cas, et son résultat demeure à confronter avec celui de l'imagerie: tomodensitométrie, veinographie, si nécessaire scintigraphie. L'enquête ne permet pas toujours de conclure. Chez les patients non opérés, en l'absence de preuve anatomique, le diagnostic reste de présomption. Des progrès sont à attendre dans le dépistage des formes normokaliémiques, dans l'identification des cas redevables de la chirurgie certainement sous-estimés.