Nouvelles perspectives sur les conduites suicidaires. Nous présentons dans cet article quatre courts exemples de nouvelles pistes de compréhension des actes suicidaires et de traitements innovants. Il s’agit notamment des résultats des études de neurosciences cognitives qui ont identifié une hypersensibilité aux signaux de rejet, d’exclusion et d’injustice chez les suicidants, ainsi qu’une tendance persistante aux choix risqués et à un contrôle cognitif insuffisant. Ces processus pourraient être des cibles thérapeutiques futures. Plusieurs études ont en outre mis en évidence les trajectoires suicidaires précoces ainsi que les cicatrices épi génétiques résiduelles des maltraitances dans l’enfance. Les personnes ayant été victimes de ces événements pourraient nécessiter des prises en charge particulières. Par ailleurs, l’intelligence artificielle est une source d’espoir pour rendre compte de la complexité étiologique et phénotypique des conduites suicidaires, et établir des algorithmes plus précis de décision médicale. Des questions éthiques sont parallèlement soulevées. Enfin, la kétamine représente aujourd’hui un traitement innovant (en attente d’AMM) pour la réduction rapide des idées suicidaires et une prise en charge de la crise plus performante.