IntroductionLa leucémie lymphoïde chronique (LLC) est une hémopathie maligne, associée à une prolifération de lymphocytes B matures. Elle représente une incidence de 4400 nouveaux cas par an en France. La prévalence de la maladie augmente avec l’âge, avec une médiane d’âge au diagnostic autour de 65 ans. Les atteintes rénales justifiant une biopsie rénale sont évaluées à 1,2 % des patients. L’histologie retrouvée reste très variable et n’est pas toujours en lien avec la pathologie lymphoïde. Nous proposons de répertorier les cas de biopsies rénales obtenues chez des patients atteints de LLC au CHU de Marseille.Patients et méthodesLes patients atteints d’une LLC et ayant bénéficié d’une biopsie rénale au CHU de Marseille entre 2000 et mars 2016 ont été inclus. Les résultats histologiques étaient interprétés par un seul anatomopathologiste. Les données étaient collectées le jour de la biopsie et le suivi des patients était recueilli.RésultatsAu total, 10 patients atteints d’une LLC ont bénéficié d’une biopsie rénale durant la période de l’étude. Les indications de biopsie rénale étaient une insuffisance rénale aiguë organique ou la présence d’un syndrome néphrotique. Les atteintes retrouvées étaient une glomérulonéphrite extramembraneuse (GEM) sans anticorps anti-PLA2R pour 4 patients, 1 syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes, 1 glomérulonéphrite membrano-proliférative associée à une cryoglobulinémie, 1 amylose AL, 1 glomérulonéphrite fibrillaire non amyloïde, 1 tubulopathie et 1 néphrite interstielle par infiltration lymphoïde. Seul 1 patient était traité avant la biopsie, 7 autres ont été traités du fait de l’atteinte rénale, avec des réponses variables sur le plan hématologique et rénal.ConclusionLes atteintes rénales associées à la LLC sont rares et de présentation variable. Elles ne sont pas intégrées aux critères classiques de la classification de Binet. Elles peuvent être responsables d’une insuffisance rénale sévère ou d’un syndrome néphrotique, et conduisent cependant fréquemment à initier un traitement de la LLC. La présentation la plus fréquente de cette série était la GEM secondaire, ce qui n’était pas le cas dans la littérature.