IntroductionLes décolorations capillaires sont des procédures de plus en plus souvent réalisées dans les salons de coiffure. Les produits utilisés sont du peroxyde d’hydrogène et des persulfates, agents chimiques actifs mélangés en milieu basique. Rarement publiée, la brûlure secondaire à la procédure de décoloration capillaire est un effet indésirable traumatisant qui reste peu connu des professionnels de santé.ObservationNous rapportons le cas d’une jeune fille de 15 ansqui présentait une plaque d’alopécie cicatricielle séquellaire du vertex. Cette lésion résultait d’une brûlure profonde faisant suite à une procédure de décoloration capillaire qu’elle avait fait réaliser chez son coiffeur habituel. La cicatrisation avait duré environ quatre mois, occasionnant un mal-être chez la patiente.DiscussionIl s’agit d’un cas rare d’alopécie cicatricielle consécutive à une brûlure chimique basique du cuir chevelu. La réaction d’oxydation induite par le mélange de peroxyde d’hydrogène et de persulfates, préparé en milieu basique, provoque la décoloration des pigments mélaniques des cheveux. La présentation clinique à type d’ulcération unique, bien limitée, suintante, douloureuse, située au niveau du vertex, est similaire aux autres observations publiées dans la littérature. Le mécanisme de brûlure chimique est le plus souvent retenu. Cependant, la procédure étant toujours couplée à l’utilisation d’une source de chaleur, une brûlure thermique peut être associée. L’apparition retardée de la lésion serait due au fait que le mélange de peroxyde d’hydrogène et de persulfates forme des tensioactifs qui favorisent la dissolution lente des composés oxydants au sein de la couche cornée.