Nutrition chez le brûlé.
Auteurs : Perro G1La nutrition est un challenge chez le brûlé, paradigme de l’agressé. Les points importants sont les apports entéraux précoces par sonde gastrique voire post pyloriques, la position proclive > 30°, la surveillance du transit et sa régulation par gastro ou entéro-kinétiques, la surveillance du poids, la quantification des apports avec supplémentation parentérale en cas de retard protéino énergétique. Chez l’enfant, l’adhésion à l’alimentation est difficile, de même que chez le senior, où une évaluation nutritionnelle initiale dépiste souvent une dénutrition préexistante. Les compléments alimentaires seront largement prescrits chez les patients de gravité intermédiaire. Les obèses bénéficieront d’un régime hypocalorique et hyperprotidique. Chez l’insuffisant rénal non dialysé il convient de limiter les apports en potassium. En cas brûlure périnéale, on peut proposer soit une constipation de courte durée, soit la mise en place d’un entéro-collecteur, les indications de colostomie étant devenues rares. Les apports entéraux sont difficiles à gérer en cas de décubitus ventral pour SDRA. Chez le brûlé grave de réanimation, l’accent doit plus être mis sur la qualité des nutriments que sur leur quantité. Les anciennes formules d’estimation calorique conduisaient à une surnutrition difficile à administrer et en général mal tolérée; la quantification mesurée par calorimétrie indirecte ou estimée par la formule de Toronto est bien plus adaptée. Plus récemment, l’instauration d’une immunonutrition (supplémentation en vitamines et oligo-éléments, glutamine, arginine, acide Ω 3 et contrôle raisonné de la glycémie) a été proposée pour réduire le stress oxydatif et l’inflammation provoqués par l’accident.
Des descripteurs MeSH seront prochainement assignés à cet article.