Objectif de l’étudeNous avons comparé rétrospectivement, pour des cas de cancer du sein gauche, les doses délivrées au volume cible prévisionnel, au poumon gauche, au cœur et à l’artère coronaire descendante antérieure gauche lors d’une radiothérapie conformationnelle en respiration libre et d’une radiothérapie asservie à la respiration.Patientes et méthodesSeize patientes ont bénéficié d’une scanographie de simulation tridimensionnelle et d’une scanographie quadridimensionnelle réalisée à l’aide d’une ceinture abdominale. Pour chaque patiente, cinq dosimétries ont été générées : respiration libre, inspiration maximale, expiration maximale, et deux plans optimisés résultant de la réduction de 3 mm des limites postérieures tangentiels pour créer un plan d’inspiration maximale optimisée et d’expiration maximale optimisée. Les histogrammes dose–volume du volume cible prévisionnel, du poumon homolatéral, du cœur et de l’artère coronaire descendante antérieure gauche ont été analysés et comparés.RésultatsLa couverture du volume cible prévisionnel par l’isodose 95 % était similaire quel que soit le plan dosimétrique concerné (p = 0,49). L’inspiration maximale permettait de délivrer moins de dose que la respiration libre au poumon homolatéral, au cœur et à l’artère coronaire descendante antérieure gauche. L’inspiration maximale optimisée était plus avantageuse que celle non optimisée (p < 0,05), avec moins de dose au poumon homolatéral, au cœur et à l’artère coronaire descendante antérieure gauche. Comparés à ceux de l’expiration maximale, les résultats obtenus avec l’inspiration maximale étaient similaires pour ce qui concerne la dose reçue par le poumon et l’artère coronaire descendante antérieure gauche, et meilleurs concernant la dose au cœur.ConclusionLa radiothérapie asservie à la respiration permettait, tout en conservant la même couverture du volume cible prévisionnel, une réduction de la dose aux organes à risque (poumon gauche, cœur et artère coronaire descendante antérieure gauche) du fait de la diminution des marges autour des volumes cibles. Son utilisation en phase inspiratoire permettait de plus une expansion pulmonaire donc une réduction proportionnelle du volume pulmonaire irradié et éloignait le cœur des faisceaux, ce que ne permettait pas l’expiration, moins avantageuse. Il s’agit d’une option intéressante pour le traitement du cancer du sein gauche.