Contexte et objectifsLa DMLA exsudative est caractérisée par la formation de néovaisseaux choroïdiens, médiée par le facteur de croissance endothélial vasculaire (VEGF) responsable d’une baisse d’acuité visuelle et de métamorphopsies d’apparition brutale. L’injection intravitréenne d’anti-VEGF permet de stabiliser, voire d’améliorer, l’acuité visuelle. Si la question de la phase d’induction par injection d’anti-VEGF fait consensus chez les ophtalmologues, il existerait des divergences en pratique quant aux modalités de prise en charge thérapeutique. L’objectif de ce travail était d’explorer cette hypothèse et de mieux comprendre les pratiques en vie réelle.MéthodeL’institut Ipsos a réalisé une enquête qualitative auprès de 16 spécialistes de la rétine et de 9 ophtalmologues généralistes, en septembre et octobre 2013, à l’aide d’un questionnaire élaboré par un comité scientifique d’experts. Quinze entretiens téléphoniques et 4 dialogues en face à face avec un spécialiste de la rétine et un ophtalmologue ont été effectués. Cette enquête qualitative a permis le développement d’une enquête quantitative auprès de spécialistes de la rétine et ophtalmologues généralistes, réalisée entre novembre 2013 et janvier 2014, visant à décrire les pratiques en matière de diagnostic, de traitement et de suivi de la DMLA exsudative.RésultatsUne distribution des rôles et tâches entre l’ophtalmologue assumant le diagnostic initial et le rétinologue en charge du traitement et du suivi a été mise en évidence. Le traitement était initié dans le délai de 10 jours suivant le diagnostic recommandé par la HAS chez seulement un tiers des patients. Après la phase d’induction thérapeutique, à savoir les trois injections d’anti-VEGF mensuelles, les pratiques de traitement et de suivi étaient hétérogènes avec 74 % des médecins qui utilisaient un protocole de traitementpro re nata(PRN), 22 % un protocole bimestriel (avec contrôle mensuel dans 19,4 % des cas) et 4 % un protocoleinject and extend. Il y avait peu de modifications du protocole choisi en cas de récidives.ConclusionLes trois quarts des ophtalmologues déclarent utiliser un protocole PRN et plus de 90 % déclarent voir leur patient tous les mois, que ce soit pour une injection ou pour une visite de contrôle. Cette uniformité apparente est en réalité plus complexe : pour la grande majorité, ils ont pour objectif de suivre au plus près le patient pour traiter à la moindre récidive, mais avec une grande variabilité dans les pratiques afin d’individualiser le traitement.