Les anomalies des rythmes circadiens occupent actuellement une place importante dans la compréhension de la physiopathologie du trouble bipolaire. Ces anomalies circadiennes sont associées au trouble bipolaire, aussi bien durant les épisodes aigus de dépression et manie, mais également en période euthymique, suggérant leur possible rôle en tant que biomarqueurstraits de la maladie. Ces données ont été mises en évidence à l’aide de divers outils de caractérisation tels que la polysomnographie, l’actigraphie, des questionnaires ainsi que les mesures plasmatiques de différentes hormones telles que la mélatonine, ou encore le cortisol. Certaines de ces anomalies circadiennes sont également observées chez les apparentés sains des patients bipolaires, soulignant leur héritabilité et leur intérêt comme endophénotypes. Diverses études ont de plus montré une association entre plusieurs variants génétiques au sein des gènes circadiens et le trouble bipolaire, pouvant ainsi représenter des facteurs de vulnérabilité au trouble. Enfin, les liens entre trouble bipolaire et système circadien pourraient permettre de mieux comprendre certains aspects de l’expression clinique de la maladie mais aussi d’appréhender les mécanismes physiopathologiques de la maladie ou encore les mécanismes d’action des thymorégulateurs, et particulièrement des sels de Lithium.