ObjectifsLes techniques de spectroscopie vibrationnelle peuvent être utilisées pour la détection des changements qui se produisent au niveau cellulaire et moléculaire au cours de la carcinogenèse des tissus. Le potentiel de leur utilisation en oncologie urologique est encore à ses balbutiements et l’augmentation de l’utilité de cette nouvelle technologie va transformer le diagnostic et le pronostic tissulaire non invasifs.MéthodesUn état de l’art a été réalisé sur les applications de la biospectroscopie en cancérologie urologique notamment dans les tumeurs du rein mais également dans la prostate et la vessie. Une revue systématique de la littérature a été conduite dans Pubmed et dans la base Cochrane. L’expérience des deux seuls centres français de biophotonique a été également rapportée. Trente articles ont été sélectionnés.RésultatsLa spectroscopie Raman (Fig. 1–3) et la microspectroscopie infrarouge à transformée de Fourier sont utilisées pour interroger les tissus. Leur utilisation a donné des résultats encourageants dans le diagnostic in vitro des cancers du rein, vessie et prostate. Dans le carcinome rénal la fiabilité diagnostique peut atteindre 90 %. Ces techniques peuvent être effectuées sur des tissus en paraffine typetissue microarray(TMA) en utilisant un algorithme de déparaffinage numérique validé. Une empreinte spectrale spécifique est produite et peut aider à l’élaboration de nouveaux biomarqueurs moléculaires mais également à mesurer la réponse thérapeutique. Ces techniques peuvent également être utilisées in vivo pour identifier les marges peropératoires lors de la néphrectomie partielle ou la prostatectomie radicale. L’avenir verra le développement potentiel de sondes à fibres optiques pour les intégrer dans les endoscopes et laparoscopes.ConclusionLes applications potentielles de cette imagerie du vivant annoncent un nouvel avenir en chirurgie des cancers notamment dans la différenciation des pathologies malignes ou précancéreuses par rapport à des tumeurs bénignes ou en cas de doute opératoire concernant les marges. Ces nouvelles technologies ouvrent la voie à ce qu’on pourra appeler la biopsie optique et le code-barre spectral tumoral.