ObjectifsÉvaluer la fréquence des patients présentant un cancer évolutif avec un PSA indétectable après prostatectomie radicale (PR). Évaluer la durée de suivi urologique liée à la prise en charge des troubles fonctionnels postopératoires (continence et sexualité).MéthodesAnalyse rétrospective monocentrique, portant sur 351 patients opérés de prostatectomie radicale entre janvier 2000 et décembre 2008. Le succès carcinologique était défini par un PSA de valeur < 0,1 ng/mL, trois mois après prostatectomie radicale. La récidive biologique était définie par une élévation du taux de PSA > 0,2 ng/mL (confirmée par un deuxième dosage de PSA à 3 mois d’intervalle). Étaient considérées comme récidive : toute évolution locale (ex. : récidive anastomotique ou pré-rectale) confirmée histologiquement, toutes métastases osseuses symptomatiques (fractures pathologiques) confirmées histologiquement ou asymptomatiques et évoquées sur un examen complémentaire (TDM, scintigraphie osseuse, PET-TDM).RésultatsLa médiane de suivi était de 61,2 mois [1,2–151,0 mois] ; 88,9 % des patients (n = 312) étaient considérés sans maladie évolutive à la date des dernières nouvelles. La survie actuarielle globale et sans récidive biologique des patients était respectivement de 95,4 % et 87,4 % à 5 ans et 87,8 % et 72,6 % à 10 ans. Trente-neuf patients (11,1 %) ont présenté une progression du PSA. Aucun patient n’a présenté de lésion secondaire symptomatique ou asymptomatique avec un PSA indétectable. Le temps de suivi moyen consacré à la prise en charge des troubles fonctionnels après PR était de 5,7 mois [2,6–66,1]. Après cette phase, 7 consultations urologiques par patient [1–17] auraient pu être évitées si la surveillance avait été confiée au médecin généraliste.ConclusionDans notre expérience, il n’existait pas de progression locale ou métastatique avérée si le PSA restait indétectable. Après la prise en charge des troubles fonctionnels post-PR le suivi pourrait être confié au médecin généraliste (qui s’assurerait que le PSA ne franchisse pas les 0,2 ng/mL), en particulier pour les tumeurs à faible risque de progression avec des marges saines.