ObjectifsLe Maroc accuse un énorme retard en matière de greffe d’organe en général et rénal en particulier. Des barrières culturelles, psychologiques, et parfois religieuses empêchent les Marocains de donner leurs organes. L’objectif du travail est de déterminer les principaux facteurs explicatifs de l’opposition au don d’organes des patients en état de mort encéphalique.MéthodesLe recensement des recueils de consentements des familles (région Marrakech Tensift-Alhaouz et sud du Maroc) des donneurs potentiels est réalisé sur une période de 40 mois (du mois de septembre 2011 au mois de décembre 2014).RésultatsLes familles des donneurs potentiels n’ont pas beaucoup de notions sur le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus. Au total, 30 familles ont été approchées et 9 ont donné leur consentement au prélèvement. Le PMO est effectué chez 6 patients (3 enfants et 3 adultes femmes). Le taux de refus est estimé à 70 %. Il faut noter que 64 % des cas de refus étaient essentiellement liés à la religion. La présence d’un interlocuteur privilégié de la famille approchée peut orienter, d’une manière directe, la réflexion de la famille sur le don. Dans 68 % des cas de refus au prélèvement, la décision était influencée par la présence d’un interlocuteur privilégié des proches du défunt et qui était contre le don, pour des familles hésitantes et nombreuses.ConclusionLe refus est étroitement lié aux réalités socioculturelles : appréhension sur le don de l’interlocuteur privilégié dans la famille et secondairement religieuses (inviolabilité du corps). L’expérience de l’approche des familles nous a orientés vers le développement des outils d’informations avec des versets coraniques et des Hadiths pour encourager le don.