ObjectifsL’utilisation de reins marginaux en bigreffe est une source de transplantation supplémentaire mais est grevée d’une plus grande morbidité. En cas d’échecs, il n’existe plus de site utilisable pour une nouvelle transplantation. Dans certains cas, seul un rein a pu être transplanté. Le but de cette étude est d’évaluer les résultats de ce type de transplantation.MéthodesDe 2003 à 2014, 67 patients ont été inscrits pour une bigreffe rénale selon les critères de l’agence de BioMédecine. Ont été notés les caractéristiques des donneurs (âge, créatininémie au moment de la greffe) et des receveurs, le type de transplantation réalisée (« greffon normal », monogreffe à partir d’un rein de bigreffe, bigreffe). Ont été comparées selon la méthode de Kaplan–Meier, les survies des greffons et des patients et selon le test de Student, les créatinines après transplantation. La différence étant significative sip < 0,05.RésultatsSur les 67 patients inscrits en bigreffe, 16 ont reçu un « greffon normal », 39 ont reçu deux reins de bigreffe et 12 un seul rein de bigreffe en raison de rein de mauvaise qualité dans 8 cas, de problème lors de la greffe dans 4 cas (2 hypotensions, 1 problème vasculaire, 1 sphincter artificiel). Respectivement entre les monogreffes à partir d’un « greffon normal », un rein de bigreffe et les bigreffes, l’âge des donneurs était de 65,7 vs 74,7 vs 75,6 ans (p = 0,01) ; la créatinine des donneurs : 69 vs 127 vs 75 μmol/L (p = 0,001) ; l’âge des receveurs : 68 vs 71,6 vs 69,3 ans (p = 0,16). Avec un suivi de 48 mois, il y a eu 11 décès (1 vs 1 vs 10), 14 arrêts fonctionnels du greffon (3 vs 0 vs 11). À 5 ans, la survie actuarielle des patients était de 87,8 vs 89,9 vs 78,3 % (p = 0,47), celle des greffons de 71,5 vs 100 vs 75,2 % (p = 0,17). La créatininémie des receveurs était de 136 vs 197 vs 139 μmol/L (p = 0,003).ConclusionUne transplantation à partir d’un seul rein provenant de reins de bigreffe offre des résultats en tant que survie du greffon et du patient comparable à celle de la bigreffe, avec une créatinine plus élevée. Sous réserve d’une bonne évaluation des greffons, elle pourrait permettre d’augmenter le nombre de transplantations chez les patients candidats à la bigreffe.