De part la progression démographique de nos sociétés et la prévalence croissante avec l’âge des coronaropathies, nous serons de plus en plus confrontés au traitement de l’infarctus ST+ des patients très âgés (> 90 ans ?). Si les données scientifiques rigoureuses sont inexistantes dans ce cadre là, il existe de nombreux registres qui peuvent nous guider dans leur prise en charge. En premier lieu l’âge ne doit pas être en lui-même une contre-indication aux techniques de reperfusion classiques. Les recommandations ne mettent d’ailleurs pas de limite supérieure d’âge. L’angioplastie primaire dont le succès technique est identique aux populations plus jeunes est le traitement de choix et devra être pratiquée de préférence par abord artériel radial. L’alternative thrombolytique, validée pour les octogénaires, n’a pas été étudiée pour les plus âgés. Les complications hémorragiques, neurologiques, ischémiques et la mortalité hospitalière sont plus fréquentes que pour les populations plus jeunes, d’autant plus que l’altération hémodynamique initiale est importante, mais les survivants ont un pronostic vital identique, voire même meilleur que celui d’une population de même âge de référence. Ce qui en soi même justifie une adhésion maximale aux recommandations thérapeutiques en tenant compte des comorbidités et des insuffisances viscérales possibles.